Le saint des saints

Comment pouvais-je aller à Rome sans poser pied dans la minuscule cité du Vatican, état le plus riche et le plus petit du monde ? J’avais aussi un objectif, récupérer de la monnaie vaticane et… mission réussie, mais je n’ai pas réussi à obtenir une pièce d’un euro, seulement plusieurs de 50 centimes, ce qui est déjà pas mal.

Honnêtement, je m’attendais à voir une sorte de frontière ou limite au sol pour marquer que l’on changeait d’état, mais je n’en ai vue aucune. Après avoir consulté un plan, nous entrons dans le Vatican une fois sur la place Saint Pierre (Piazza San Pietro), ensuite la cité est emmurée, donc pas de problème pour faire la distinction.

Ma deuxième mission était d’acheter des timbres de la Poste Vaticane dont j’ai appris l’existence dans mon guide –un excellent petit bouquin que je vous conseille– où il est écrit que celle-ci est réputée pour être plus efficace que la poste italienne nationale. L’idée m’amusait, alors j’ai décidé d’essayer et je dois dire que je n’ai pas été déçue puisque mes cartes sont arrivées cinq jours plus tard (contre deux semaines en moyenne avec la poste italienne). Leurs timbres n’avaient toutefois rien de spécial, j’ai un peu été déçue sur ce point. Mais détail amusant, il fallait monter dans un espèce de préfabriqué sur roues pour les obtenir, j’ai trouvé ça plutôt incongru.

En fait, j’ai visité le Vatican en deux fois puisque la première fois, nous ne nous sommes pas levés assez tôt pour être bien positionnés dans la file d’attente pour les musées. Oui, pour pouvoir admirer la Chapelle Sixtine, il faut payer l’entrée des Musei Vaticani, soit 15€ et se taper une file monstre. Donc, nous nous sommes d’abord rendus à la Basilique Saint-Pierre en plein après-midi et à ma grande surprise, quasiment aucune attente !

Pendant que nous avancions dans la file, j’ai dû me réhydrater plusieurs fois, je pense aussi avoir chopé de bons coups de soleil ce jour-là, mais indolores fort heureusement. Nous avons dû subir un contrôle de sécurité, c’est-à-dire passer au détecteur de métaux et scanner pour nos sacs. C’est vraiment très strict, mais je me dis qu’il faut bien ça vu ce que l’endroit représente.

Une fois à l’intérieur, on sent la fraîcheur du marbre qui nous entoure. Croyants fervents et touristes purs se côtoient au calme, certaines parties sont même exclusivement réservées à la prière, ce que je comprends car il doit parfois être difficile pour les pèlerins de trouver la sérénité avec tant de mouvement.

Je ne suis pas du genre catho à fond les ballons, mais je ne peux m’empêcher de penser que le travail architectural est d’une beauté époustouflante, je n’avais jamais rien vu de tel. C’est un lieu avec juste ce qu’il faut de lumière pour donner cette atmosphère sainte presque mystique, mais également toujours un peu plongé dans l’obscurité. Je ne pourrai pas décrire les ornements parce que je manquerai de mots, mais en voyant tout ça, on a du mal à croire qu’à l’extérieur on subit une crise économique des plus sévères.

Ce qui nous saute aussi aux yeux, c’est aussi bien sûr le baldaquin de Bernini -oui, encore lui- qui se tient majestueusement devant l’autel. La structure est impressionnante de par sa hauteur, encore une fois, ça n’a rien de comparable avec tout ce que vous avez pu voir auparavant dans d’autres lieux saints. Naturellement, il y a pléthore d’autres trésors artistiques dans la basilique, sculptures, tombeaux, reliques… tous les nommer serait bien trop long.

Et alors, est-ce que je me suis sentie emparée de l’esprit saint pendant ma visite ? À vrai dire non, si vous connaissez bien, vous savez ce que je pense des religions. Je ne peux pas dire que je me sentais en paix, ce serait mentir, je me sentais simplement « normale » même si l’édifice lui, sort complètement de l’ordinaire. J’étais simplement admirative de tout le travail accompli et j’ai essayé d’imaginer qui avait pu bien venir ici avant moi, sur quelles traces je marchais. Et en même temps, je regrettais de ne pas avoir étudié un peu d’histoire de l’art à l’école, parce que j’ai réellement pris conscience de mes lacunes à ce niveau à ce moment là. J’enviais mon ami italien qui savait beaucoup sur ce que nous avions devant les yeux.

Je vous épargne maintenant le dédale de ma visite des onze musées du Vatican, certains sont meilleurs que d’autres d’ailleurs, pour en arriver directement aux chambres de Raphaël (stanze di Raffaello). Encore une fois, je ni une pro, ni une passionnée de peinture donc j’avais un œil très neuf sur la chose, mais les fresques étaient vives et très belles. Placer des panneaux explicatifs m’a beaucoup aidée à comprendre les œuvres et de cette façon, j’ai moi aussi pu les apprécier à leur juste valeur.

Et enfin, le moment que j’attendais tant : la visite de la Chapelle Sixtine ! Plusieurs règles doivent être respectées : on se couvre les épaules, pas de photo et un silence absolu qui n’est pas vraiment respecté parce qu’il y a toujours un petit brouhaha perpétuel dû aux gens qui chuchotent et lorsque celui-ci est trop important, on nous rappelle à l’ordre. Alors je vous le dis tout de suite, c’est absolument magnifique !!! Ça ne m’a pas touchée parce que ce n’est pas le terme exact, mais c’est quelque chose que je devais voir à tout prix et je n’ai pas été déçue.

La salle est finalement assez petite, mais décorée dans les moindres recoins, les plus grands sont passés par là et ça se ressent ! Sur les murs latéraux et la voûte, on peut admirer le travail raffiné de Michel-Ange, tout semble si parfait. Tout a l’air si réel, les colonnes, les drapés, les moulures, les arcanes, pourtant tout cela n’est que trompe-l’œil. Franchement, une vue pareille ça vaut bien 15€ à elle toute seule (sauf que moi, je n’ai pas payé, j’explique après…)

Cette visite a tout bonnement été incroyable et je suis très contente de l’avoir faite même s’il a d’abord fallu errer dans les couloirs -non aérés pour la plupart- du palais pontifical. Le bon plan aura été de visiter tout ça sans attente et surtout gratuitement si vous venez le dernier dimanche de chaque mois, pour peu que ça ne tombe pas sur une fête religieuse.

Et si vous pensez ne jamais avoir l’occasion de visiter la Chapelle Sixtine, le site du Vatican a créé une imagerie 3D nous permettant de l’explorer, c’est très bien réalisé.
Les liens introduits dans l’article vous donneront aussi plus de précisions sur certains point si vous désirez avoir d’avantage de détails.

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